Matières à Penser : sélection et traitement des matières premières dans les productions potières du Néolithique ancien / Raw materials acquisition and processing in Early Neolithic pottery productions
Proceedings of the Workshop of Namur (Belgium) / Actes de la table ronde de Namur (Belgique)
29 et 30 mai 2015 / 29 and 30 May 2015
Textes publiés sous la direction de Laurence Burnez-Lanotte
Paris, Société préhistorique française, 2017, ISBN : 2-913745-72-5 [en ligne]
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Les variations des attributs morphostylistiques des poteries en rapport avec les contextes immobiliers sont les outils fondamentaux de la caractérisation chronoculturelle des premières communautés agropastorales néolithiques d’Europe nord-occidentale et centrale. Manifestement, la construction d’un cadre chronologique a polarisé les recherches néolithiques, au détriment des approches technologiques dont les développements sont récents à l’échelle de l’histoire de la discipline.
La table ronde de Namur organisée en 2015 par le Laboratoire interdisciplinaire d’anthropologie des techniques (LIATEC, université de Namur) et l’équipe « Trajectoires. De la sédentarisation à l’État », CNRS et université Paris 1 (UMR 8215) s’inscrit dans le déploiement des analyses de technologie céramique avec comme point de départ une attention particulière à l’étude des modes d’acquisition et de préparation des matières premières dans le contexte des productions céramiques du Néolithique européen (ca 6000-2200 cal. BC) : les paramètres relatifs à l’exploitation des sources et aux modalités de leur traitement sont interrogés comme clés de lecture de la production-distribution-consommation des vases, afin d’aborder les comportements socio-économiques qui les sous-tendent dans des contextes néolithiques diversifiés. L’accent est mis sur les approches archéométriques, ethnoarchéologiques, archéologiques et expérimentales, mises en œuvre dans une perspective interdisciplinaire. Les nouvelles données techniques relatives à la sélection et aux traitements des matériaux argileux s’articulent à des questions plus larges : la localisation et la gestion des aires d’exploitation, les performances techniques, les finalités fonctionnelles, les échanges de biens, mais aussi les dimensions culturelles ou symboliques des matériaux transformés, la transmission des savoirs et savoir-faire et, plus largement, tout ce qui relève de l’organisation des communautés de producteurs et de consommateurs de la poterie.
As chrono-cultural entities, the first Neolithic agro-pastoral societies of north-western and central Europe are characterised by variations in the morpho-stylistic attributes of their ceramics, in relationship with a range of specific site contexts. Unquestionably, the focus of research on building chronological frameworks, through essential classificatory and diachronic analyses, occurred to the detriment of the technological approaches extensively applied to other types of archaeological find. The Société préhistorique française session organised at the University of Namur in Belgium by the Laboratoire interdisciplinaire d’anthropologie des techniques (LIATEC, University of Namur) and the ‘Trajectoires. De la sédentarisation à l’État’ team, CNRS and Paris 1 University (UMR 8215) is part of the deployment of a technological approach to the pottery, sharing a common focus on the study of the modes of acquisition and preparation of raw materials in the context of Neolithic ceramic production in southern, north-western, central and southern Europe (ca. 6,000-2,200 cal. BC):
parameters relating to the exploitation of resources and to the modalities of their treatment are interrogated as a key to understanding the production/distribution/consumption of the vessels, with a view to tackling the underlying socio-economic behaviour in various Neolithic contexts. The emphasis is on archaeometric, experimental, archaeological and ethnoarchaeological approaches that are implemented within an interdisciplinary perspective. New technical data relating to the selection and treatment of clay materials are structured around broader issues, i.e. the locations and management of areas of exploitation, technical performances, functional ends, the exchange of goods, but also the cultural and/or symbolic dimensions of the materials transformed, the transmission of knowledge and know-how and, more broadly, all that throws light on the organisation of communities of producers and consumers of pottery.