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La fouille de Lhéry dans la Marne, réalisée préalablement aux travaux d'aménagement du TGV-Est, documente efficacement plusieurs aspects du Mésolithique final de la moitié nord de la France, dont le cadre chronologique avec plusieurs datations radiocarbone, mais surtout le domaine de l'économie de la matière première tournée vers l'exploitation de silex tertiaire très abondant. Une chaîne opératoire inédite, visant la production intensive de lamelles, a été mise en évidence à partir de très nombreux remontages. L'étude typologique a révélé l'existence d'un assemblage caractéristique du Mésolithique terminal, dominé par les pièces triangulaires à retouches inverses plates dérivées des trapèzes,par les lamelles ou pointes à troncature oblique et l'utilisation importante de la technique du microburin. Ces caractères rapprochent cette série du site de Castel dans la Somme, ce qui tend à prouver l'existence d'un faciès particulier du Mésolithique terminal. L'analyse palethnographique révèle une organisation spatiale sectorisée, mais surtout une occupation d'une partie de l'espace tournée vers une activité de taille intensive et spécialisée, marqueurs possibles de nouveaux types de comportements. Deux occupations du Néolithique moyen et final sont venues se surimposer à la précédente. Elles ont livré des assemblages lithiques caractéristiques mais moins abondants. Leur étude montre cependant le maintien de liens privilégiés avec cette zone riche en silex jusqu'à la fin du Néolithique sous la forme de petites occupations tournées vers l'acquisition et la transformation de ce matériau.
L'occupation de la vallée de l'Ourcq au Néolithique ancien a été reconnue par des prospections de surface dès le début du XX e siècle. La traversée de cette vallée par la Ligne à Grande Vitesse-Est européenne à la hauteur d'Ocquerre a constitué une réelle opportunité d'étudier ces implantations au sein d'un environnement géologique riche en ressources minérales. Le diagnostic et l'évaluation archéologiques ont confirmé l'existence supposée d'un gisement Villeneuve-Saint-Germain sur la commune d'Ocquerre, au lieu-dit « L a Rocluche ». La fouille préventive réalisée en 2002, sur une surface d'à peine 0,5 ha, a livré des aménagements fossoyés associés à une très forte densité de vestiges, en particulier de silex taillés (plus de 18 000 pièces) et de mobilier en grès (plus de 900 pièces). La nature du site s'est révélée principalement par la disposition des nappes de rejet, recouvrant souvent des fosses détritiques et par l'analyse qualitative des productions. La répartition spatiale des fosses, la cartographie du mobilier et les remontages effectués sur le matériel lithique ainsi que sur la céramique ont pallié l'absence de plans de bâtiment. Plusieurs unités d'habitation sont restituables à partir des alignements de fosses le long de maisons dont les plans n'étaient pas lisibles. Les résultats des études renforcent le caractère domestique de l'occupation : restes carbonisés de grains de céréales, outillage de mouture en grès, outillage en silex, déchets de débitage, céramique, fragments de bracelets en schiste et pesons de métiers à tisser en terre cuite. Les principales caractéristiques du mobilier archéologique offrent de nombreux points communs avec les séries Villeneuve-Saint-Germain du Bassin parisien. La céramique décorée est, en effet, dominée par des décors plastiques comme les cordons en « V », l'outillage en silex regroupe une forte proportion de tranchets et plusieurs bracelets sont fabriqués à partir de schistes armoricains. Tous ces éléments convergent pour attribuer cette occupation à une phase récente du Villeneuve-Saint-Germain. Le site d'Ocquerre constitue un nouveau site producteur de grandes lames ; son rôle dans l'organisation et la diffusion des productions lithiques du Villeneuve-Saint-Germain reste encore à préciser En outre, et c'est là sa plus grande originalité, ce site est le lieu d'une production d'objets inhabituels en silex : des pièces bifaciales perforées à l'aide de forets en chaille. Les données archéologiques réunies à Ocquerre apportent des éléments inédits à la culture matérielle de ces communautés de la fin du Néolithique ancien.
Fouillée dans des conditions difficiles et en un très court temps, entre le 2 et le 7 juillet 1960, la grotte sépulcrale d?€?Artenac à Saint-Mary (Charente) devint le site éponyme d?€?une nouvelle culture attribuée au Bronze ancien dans la publication princeps de 1962. La recherche régionale permit ensuite d?€?une part d?€?étoffer considérablement les caractéristiques de cette culture majeure et d?€?autre part de l?€?ancrer dans le Néolithique final. La monographie consacrée à ce site emblématique permet de rendre hommage aux approches de terrain mises en ?uvre par l?€?école française fondée par André Leroi-Gourhan et de montrer les potentialités d?€?une documentation de fouille, près de cinquante ans après la fouille et la publication préliminaire. Elle offre une étude de l?€?ensemble du matériel archéologique et anthropologique et une nouvelle lecture de la stratigraphie, fondée sur la reprise des minutes de fouille et la réalisation de dates radiométriques, qui entraînent une approche renouvelée des modalités d?€?occupation de cette grotte funéraire. Cette étude monographique s?€?inscrit en outre dans une réflexion plus large sur les pratiques funéraires régionales au Néolithique.
Fouillé en 2000 dans le cadre des opérations d'archéologie préventive préalables à la construction de l'autoroute A20 dans le Lot, le site des Bosses à Lamagdelaine constitue un apport significatif à la connaissance des plus anciennes manifestations du Paléolithique moyen européen. Les analyses multidisciplinaires présentées ici dans une vision dynamique viennent enrichir opportunément un corpus de données encore peu fourni sur ce sujet. Datée des stades isotopiques 9 ou 8, l'industrie lithique offre des caractères originaux, attribuables pour partie à son ancienneté, mais aussi au contexte lithologique spécifique du Quercy où les quartz et quartzites sont largement dominants. Une véritable économie des matières premières a pu être mise en évidence, permettant d'avancer dans la réflexion sur les modalités d'occupation d'un territoire tel que la moyenne vallée du Lot. Les études rassemblées dans cet ouvrage s'inscrivent dans des perspectives résolument modernes et renouvelées de la recherche préhistorique, de la géoarchéologie à la technologie lithique, et posent un jalon supplémentaire de la perception du Paléolithique moyen ancien dans le Sud-Ouest de l'Europe.
Découverte par Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel-Deschamps et Christian Hillaire le 18 décembre 1994, au flanc d'une falaise des gorges de l'Ardèche, la grotte Chauvet s'est imposée comme l'un des plus grands chefs-d'?uvre de l'art pariétal paléolithique. Dès la publication des premières images, l'opinion publique a immédiatement ressenti un véritable choc émotionnel, comparable à celui provoqué par la découverte de la grotte de Lascaux, en 1940. La préservation de la grotte est apparue d'emblée comme l'objectif prioritaire avant même d'entreprendre les recherches. Entre la découverte et le début des études archéologiques dans la cavité en 1998, les services de l'État ont procédé à des études préventives du milieu et élaboré des conditions particulières d'étude. Dès 1995, des analyses climatologiques menées par l'équipe CNRS du laboratoire souterrain de Moulis, sous la direction d'Alain Mangin et bactériologiques par le laboratoire de recherche des Monuments historiques de Champs-sur-Marne, sous la direction d'Isabelle Pallot-Frossard, ont été engagées. Elles ont mis en évidence la grande stabilité des conditions naturelles de la cavité et la nécessité d'en préserver l'équilibre, seule garantie de la pérennité des ?uvres. L'équipe scientifique pluridisciplinaire, mise en place par Jean Clottes dès 1996, est composée d'un noyau d'une quinzaine de personnes qui participent aux campagnes de terrain et d'un ensemble de spécialistes issus d'autres disciplines qui interviennent dans la grotte en fonction des questions à traiter. Une vingtaine de conseillers scientifiques spécialistes d'art pariétal appartenant à neuf pays complètent le dispositif de recherche. Une première synthèse La grotte Chauvet : l'art des origines, est parue sous la direction de Jean Clottes aux éditions du Seuil en 2001. Les travaux pluridisciplinaires présentés par les différents intervenants illustrent le bilan des cinq premières années de recherches. Les contributions s'attachent à l'analyse des vestiges présents sur les sols et les parois, la formation et l'évolution de la cavité, la présence animale et les datations absolues réalisées par diverses méthodes complémentaires obtenues à ce jour dans ce site qui renferme les manifestations pariétales les plus anciennes du Paléolithique européen. Abondamment illustrés, les articles réunis dans ce volume constituent une synthèse sur l'étude de la grotte de Vallon-Pont d'Arc.
L'étude extensive du site de La Hersonnais à Pléchâtel en Bretagne, découvert par prospection aérienne en 1989, a été menée entre 1991 et 1999 sur une emprise de 4 hectares. Elle a révélé un ensemble archéologique exceptionnel par ses dimensions et son état de conservation. Plus de 500 structures de fondations d'édifices en bois ont été mises au jour appartenant à quatre ensembles architecturaux distincts. Chaque unité est centrée sur une longue maison à fonction collective. L'élément majeur du site est présenté par l'édifice préhistorique à ossature en bois, le plus long et le plus vaste actuellement connu avec ses 104 m de longueur et une surface utile au sol de plus de 1400 m2. Deux des quatre maisons sont dotées d'une aile latérale presque perpendiculaire au bâtiment principal et trois d'entre elles sont entourées d'une enceinte palissadée munie à l'est d'une entrée principale à caractère monumental. Ces particularités architecturales communes aux quatre édifices sont l'oeuvre d'une population néolithique aux liens culturels forts. Cependant, le recouvrement de certains bâtiments entre eux indique une occupation du site en deux phases séparées par une période d'abandon. Ces éléments sont confirmés par le matériel archéologique prélevé qui s'intègre dans les cultures matérielles du néolithique final armoricain. grâce à la présence de nombreux fragments de bois calcinés, la datation de ces bâtiments dans la première moitié du 3e millénaire a pu être obtenue par le radio carbone puis précisée par la dendrochronologie à l'orée des 28e et 27e siècles. l'étude des charbons de bois est également riche en données sur l'évolution paléoenvironnementale et notamment sur l'ouverture progressive du milieu forestier entre les deux phases d'occupation du site. L'aspect spectaculaire très structuré de ces édifices, sans être de véritables fortifications, participe au caractère ostentatoire de chaque unité, signe d'une organisation sociale développée par une population néolithique nombreuse et adaptée à son environnement.
2003, in 4o broché, 342 pages, ISBN : 2-913745-17-2
Habitats et nécropoles à l'Age du Bronze sur le Transmanche et le T.G.V. Nord (2000) 202 pages Ce volume concerne les principales recherches effectuées sur le T.G.V. Nord dans le domaine de la Protohistoire récente.
Collection d'ouvrages publiés par la Société préhistorique française
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