Description :
Bénédicte Souffi, Fabrice Marti, Christine Chaussé, Anne Bridault, Éva David, Dorothée Drucker, Renaud Gosselin, Salomé Granai, Sylvain Griselin, Charlotte Leduc, Frédérique Valentin and Marian Vanhaeren
The Mesolithic site of 62 rue Henry-Farman in the 15th arrondissement of Paris was found to the south-west of the city on the left bank of the Seine, approximately 250 m from the present course of the river. Excavations in 2008 over a surface of 5,000 m² produced a fluviatile stratigraphic sequence containing numerous interstratified occupation levels. Excavations essentially focused on the Mesolithic occupation and exposed six spatially independent concentrations (loci) of archaeological material. Based on paleoenvironmental and techno-typological studies, together with radiometric dates, the assemblage can be attributed to the Boreal chronozone or to the Preboreal/Boreal transition and thus the middle phase of the Mesolithic (8000 – 6900 BC). The different loci correspond to successive occupations characterised by at least three typologically distinct assemblages, all of which are dominated by points with retouched bases (Beuronian). In functional terms, the different loci present evidence for various activities mainly focused on the manufacture of flint arrowheads, however the use of domestic tools in flint, sandstone and bone is also documented.
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Résumé : Le site-atelier de Rivanazzano est situé sur une grande terrasse fluviatile en rive gauche du torrent Staffora, dans l'Oltrepo de la région de Pavie. La collection d'objets de Rivanazzano provient d'une riche récolte de surface effectuée au nord-ouest de l'habitat actuel, objets répartis sur une surface assez étendue au lieu dit La Cascinetta. Le corpus recueilli se compose actuellement de plus de 700 objets, dont 400 examinés en détail ainsi que 182 échantillonnés et étudiés en pétrographie. L'ensemble est constitué exclusivement d'objets en cours de façonnage et des déchets correspondants, à l'exception d'un tranchant poli de hache brisée. Il s'agit d'ébauches à divers stades de transformation, d'éclats et de percuteurs à attribuer, sur la base de la présence de nombreuses ébauches de ciseaux typiques de la phase initiale de la Culture des Vases à Bouche Carrée, à une activité d'atelier datant probablement du Néolithique moyen, sans que soit exclue la possibilité d'une exploitation antérieure. Cependant, la nature du site de production de Rivanazzano n'est pas discutable à cause de la typologie particulière des objets découverts, tous attribuables à différents stades de la chaîne opératoire d'obtention de lames polies et de haches-herminettes, dont il est possible de reconstruire la séquence complète depuis les galets alluviaux. Dans ce cas particulier en effet, la nature de la matière première utilisée au départ pour le façonnage des lames de hache, hachettes et ciseaux ne peut en aucun cas être mise en doute : il s'agit de galets alluviaux récoltés sur place. Du point de vue pétrographique, la collection de Rivanazzano se présente comme un unicum dans le panorama de l?uro;?Italie septentrionale : à côté des lithotypes communs du métamorphisme de haute pression (HP : jade, éclogite) se retrouve une grande quantité de roches à glaucophane (23 %). Cette association n'est pas plus complexe que celle de nombreux sites du Néolithique moyen, en particulier de sites implantés à l'est de Rivanazzano, qui présentent toujours quelques objets en roches à glaucophane et en schistes omphacitiques, en plus de la nette prépondérance des éclogites par rapport au jade. Mais ce spectre est nettement différent de la situation du Néolithique ancien et de celui que présentent les échantillonnages effectués sur les affleurements alpins et récemment examinés en pétrographie.
Abstract: The workshop site of Rivanazzano is located on a large alluvial terrace on the left bank of the Staffora stream, in the Oltrepo Pavese (south-western Lombardy). The Rivanazzano polished stone assemblage is composed of more than 700 artefacts collected from the surface in locality La Cascinetta, north-west of the present village. 400 specimens have been studied in detail, and 182 submitted to petro-archaeometric analysis. The assemblage is entirely composed of unfinished artefacts (axe/adze blades, chisels) at different stages of manufacture, and wasted pieces, except for a few polished cutting-edged fragments. On the basis of the presence of chisels rough-outs, typical of the initial phases of the Square Mouthed Pottery Culture, the assemblage is to be referred to a workshop for the production of cutting-edged tools attributable to the Middle Neolithic, which, however, does not exclude the possibility of an earlier frequentation of the area. The productive character of the site cannot be disputed due to the typology of the artefacts, which result from different stages of polished stone axes/adzes/chisels manufacture, from which the complete sequence of the "chaîne opératoire" can be reconstructed, from river pebbles onwards. In this specific case the nature of the raw material exploited for the production of the polished stone tools is obvious: river pebbles collected in the neighbouring riverbed, which, in the Staffora Valley, incises the Oligocene formations enriched in metamorphic greenstones. From a petrographic point of view, the Rivanazzano collection represents an unicum in Northern Italy: together with the commonest High Pressure lithotypes (jades, eclogites) it is characterised by the presence of a large number of glaucophane rocks (23 %). This association differs from those of the Neolithic settlements located to the East of Rivanazzano, which always include only a few artefacts made from glaucophane rocks and omphacite schists, and a larger quantity of eclogites and jades. However, the Rivanazzano raw material association is absolutely different from those of the Early Neolithic assemblages so far analysed, and from the petrographic data obtained from recent analyses of raw material samples from Alpine primary outcrops.
Résumé : Depuis 1975, des prospections systématiques sur le site de Champ-Villars, en bord de Saône, livrent un mobilier important du Néolithique moyen I. Parmi ces artefacts, 321 fragments et objets entiers constituent une série unique en Bourgogne pour comprendre les processus de production de lames de hache en pierre polie. Les matériaux préférentiels sont des métabasaltes vert-noir à l'état frais, dont les analyses géochimiques tendent à montrer une provenance dans le complexe de la Brévenne, à une cinquantaine de kilomètres au sud du site. Toutes les étapes de fabrication sont attestées sur le site, mais une analyse technologique des artefacts montre que divers processus opératoires sont en oeuvre, et que tous ne sont pas complets. Ainsi, dix types de support ont été identifiés (naturel, sur éclat cortical ou entièrement débité, avec des formats différents), mais les formes obtenues au final ne sont pas liées directement au type de support. Ainsi, nous proposons l'hypothèse d'approvisionnements à une source géologique unique, mais selon des procédés divers : acquisition de supports débités (sur gîte ou sur d'autres sites), de blocs à débiter et de supports naturellement préformés. Ces derniers posent question, car le façonnage de lames polies à partir d'un support naturel est exceptionnel dans le Néolithique. La question du statut de ces diverses productions sur un même site est donc ouvert.
Abstract: Since 1975, systematic survey of the Champ-Villars site, close to the Saône, delivered an important number of artifacts dating from the Middle Neolithic stage 1. Among these, 321 intact and fragmentary objects form a unique series for the understanding of polished stone axe blade production processes in Burgundy. The preferential materials are greenish-black metabasalts. According to geochemical analysis, these tenacious stones would come from the Brévenne complex, about 50 km southward the site. All the fabrication stages can be found at the site, but the technological analysis of the artifacts demonstrates that different operational processes are used, and that all of these are not complete. Thus, 10 types of blanks have been identified (natural, cortical or production flakes, in different sizes), but a link between the type of blank and the finished object's shape is not systematic. So we suggest that the material was collected at a unique geological source following different processes : acquiring knapped blanks (at the source or on other sites), cores and naturally pre-shaped flakes. The last raise question, since the shaping of polished blades from a natural blank remains exceptionnal during the Neolithic. The question of the status of these different procurements on the same site is raised (traduction : Alexis Taylor).
Résumé : Le village Cortailllod classique d'Hauterive-Champréveyres se trouve sur la rive nord du lac de Neuchâtel. C'est lors d'une intervention de sauvetage liée au passage de l'autoroute A5, à l'est de la ville, qu'il a été mis au jour, puis fouillé sur la totalité de son extension. Cette agglomération, qui n'a connu qu'une phase d'occupation (3810 à 3794 av. J.-C.), comprenait des habitations et des annexes, ceintes par deux palissades. Le fait que le mobilier ait été peu remanié après l'abandon du village a permis d'en effectuer une analyse spatiale. Dans son ensemble, ce village est particulièrement représentatif du Néolithique moyen des lacs subjurassiens. L'outillage en pierre polie comprend 288 objets et plusieurs centaines d'éclats de façonnage. Les matières premières utilisées sont essentiellement des roches alpines, bien connues dans les apports glaciaires de la région, mais des importations vosgiennes (roches noires) ou, plus rarement, des Alpes italiennes (jadéitite) sont également attestées. Pour les roches locales, la présence des témoins de toute la chaîne opératoire pouvait indiquer que la fabrication s'est toujours intégralement déroulée dans le village une première lecture que la détermination pétrographique des éclats bruts et l'examen de leurs caractéristiques a permis d'affiner. Les éclats provenant d'un même galet ont pu être rassemblés, permettant d'identifier 170 individus au moins. Les lacunes relevées dans ces séries suggèrent deux scénarios d'acquisition : d'une part, récolte de galets à proximité de l'agglomération, d'autre part, prospection à plus grande distance, suivie d'une première mise en forme des pièces sur place. Dans le village même, la distribution des individus confirme une fabrication par unité domestique. L'image des comportements néolithiques se trouve ainsi notablement enrichie par ces résultats.
Abstract: The Classic Cortaillod village of Hauterive-Champréveyres is situated on the North shore of Lake Neuchâtel. It was during rescue digs in connection with the construction of the A5 motorway, to the East of the town, that it was brought to light and subsequently excavated in its entirety. This village, which only knew one occupational phase (3810-3794 B.C.), was made up of houses and annexes, enclosed within two palisades. Due to the fact that the remains were only slightly disturbed subsequent to its abandonment, it was possible to undertake their spatial analysis. Overall, this village is particularly representative of the Middle Neolithic of the lakes at the foot of the Jurassic range. The polished stone tools assemblage comprises 288 objects as well as several hundred stone flakes. The raw material is for the most part made up of Alpine rocks, well known in the glacier-born deposits of the region, although imports from the Vosges (black stones) or more rarely from the Italian Alps (jadeitite) are equally attested. As far as the local rocks are concerned, the remains from the entire chaîne opératoire on the site lent credence to the hypothesis that the entire manufacturing process took place in the village a first interpretation fine-tuned by the petrographic analyses of the rough flakes and the examination of their characteristics. The flakes were sorted, and this led to the identification of at least 170 individual pebbles. The shortfall brought to light suggests two different acquisition scenarios: On the one hand, local stones were collected close by, and on the other, prospecting took place further afield, when the preform was roughed out on the spot. Within the village, the distribution on individual pieces confirms that manufacturing took place at the household level. Our understanding of Neolithic behaviour is thus notably enriched by these findings (traduction : Michael Templer).
Résumé : Connues depuis la fin du xixe siècle pour avoir produit de nombreuses haches en silex, les minières de la région sud d'Angoulême n'ont pourtant guère retenu l'attention des chercheurs actuels. L'intervention récente sur l'exploitation des carrières Lafarge présentée ici permet de rappeler l'importance de cette région dans les réseaux d'approvisionnement en lames de haches. La fouille partielle du site apporte des données sur l'extension de la minière, les modes d'extraction et la matière première utilisée. Une première approche technologique du façonnage des préformes a pu être réalisée devant répondre à la contrainte d'une matière première souvent médiocre.
Abstract: The mines of the region located south of Angoulème have been known for flint axe production since the late nineteenth century. Nevertheless, current research pays little attention to these sites. The results of recent rescue excavation in advance of a Lafarge quarry are presented here, recalling the importance of this area in the supply network for axe blades. The part of the site investigated provides new data on the extent of the mine, extraction techniques and the raw material exploited. Preliminary technical approach of axe roughouts shaping has been made, helping to understand constraint induced by a poor raw material.
Résumé : Un dépôt de huit ébauches de haches a été découvert à Fontaine-la-Gaillarde, près de Sens (Yonne), à proximité du complexe de minières du pays d'Othe récemment reconnu lors de fouilles préventives. Ces huit pièces sont dans un état avancé de façonnage mais leurs tranchants restent à achever avant polissage. La qualité de leur façonnage montre un savoir-faire moyen à bon, qui s'accorde au mieux avec l'activité d'un petit groupe de tailleurs moyennement spécialisés, de rang intra-communautaire. Ceux-ci viendraient chaque année de leur village voisin, comme d'autres groupes, pour extraire du silex sur l'une de ces minières et en tirer des ébauches de haches à rapporter pour leur communauté. Cette interprétation est cohérente avec les observations tirées de plusieurs de ces minières du pays d'Othe.
Abstract: A cache of eight flint axe rough-outs was discovered in Fontaine-la-Gaillarde, near Sens (Yonne), not far from the flint mining complex of the pays d'Othe recently recognized during preventive excavations. These eight pieces are in an advanced state of preforming but their cutting edge remain to be shaped out before grinding. The quality of their shaping shows average to good skill, consistent at best with the activity of a small group of moderately trained flint knappers, intra-community rank. They would come every year from their neighbouring village, as other groups, to extract the flint on one of these mining fields and prepare a load of axes roughouts to bring back for their community. This interpretation is consistent with the archaeological observations from several of the mines and related work-shops of the pays d'Othe
Résumé : La taille et surtout le polissage des haches en silex ont été encore peu étudiés. Loin de prétendre à des généralités ou à une synthèse, cet article présente les résultats de l'observation minutieuse de quelques pièces archéologiques de la Somme et de l'Yonne, dans un but méthodologique. Éclairées pour partie par des tests expérimentaux, ces observations permettent d'abord de préciser les stigmates de l'emploi de la percussion indirecte et de la pression pour la finition du façonnage, à côté de la percussion directe classiquement décrite. L'étude des stigmates de polissage, ensuite, conduit à la détection de différentes techniques dont celle de l'emploi d'un dispositif en « galère » ou « passe-partout » agi par deux individus en va-et-vient, identifiable sur une part des produits eux-mêmes comme sur certains polissoirs. Des données expérimentales quantitatives fixent des ordres de grandeur quant à la durée du polissage de haches selon leur qualité de taille. L'examen de tranchants révèle encore deux techniques d'affûtage du fil, dont les modalités pratiques restent à préciser, et les stigmates de ravivages maladroits. De telles observations peuvent aider à mieux percevoir l'état et l'histoire technique de haches polies néolithiques, et parfois certains aspects socio-économiques voire culturels.
Abstract: The knapping and particularly the grinding of neolithic flint axes deserve more technological investigation. Far from an archaeological synthesis on the matter, this article aims at a methodological level, through the close examination of a few archaeological specimen. Based on some experiments, our observations allow for the identification of the indirect ("punch") percussion technique, and of the pressure technique for the finishing of the cutting edge ready to be polished, besides the classical soft direct percussion technique used for most of the shaping of the axe preform. The examination of grinding features helps to detect different techniques of grinding, one of them consisting in a device acted as a cross-cut saw by two workers, the use of which can be identified both on some polished axes and on particular grinding stones. Experimental quantitative data provide timing estimations about the grinding of axes of different knapping quality. The study and macroscopic documentation of archaeological axe cutting edges (thanks to H. Plisson), shows evidence of two different techniques of edge sharpening, the practical details of which remain to be investigated, as well as a more crude technique of resharpening. A better reading of the "technical state" and "technical history" of Neolithic flint axes, from such technological analysis, may be of socio-economical and cultural interest.
Résumé : En Europe occidentale, la technique du sciage est connue dans divers contextes chronologiques et culturels. Mais c'est probablement au nord des Alpes que cette technique de fabrication des lames de hache et d'herminette est la mieux documentée, comme l'attestent les milliers d'artefacts rejetés ou abandonnés découverts sur des sites littoraux des bords de lac et de tourbière. Dans cette région, il est également possible d'étudier les modalités du sciage puisque l'on connaît les outils utilisés pour le rainurage. Sur le Plateau suisse, l'utilisation des plaquettes de sciage est attestée dès la fin du Ve millénaire av. J.-C. Mais ce n'est qu'à partir de la deuxième moitié du IVe millénaire av. J.-C. que ces objets apparaissent en nombre. Pendant le Néolithique final, la situation reste contrastée avec d'un côté des régions où ce type d'objet fait entièrement défaut, et d'autres où ils sont relativement courant. Ces disparités régionales sont probablement en rapport avec les formes d'exploitation et l'apparition de spécialisations régionales. A travers plusieurs études de cas, cet article présente un outil encore largement méconnu.
Abstract: The technique of sawing is known from a variety of chronological and cultural contexts in western Europe. But it is just north of the Alps that this technique of manufacturing axe and adze blades is probably the best documented, as is reflected by the thousands of discarded or abandoned artefacts found on sites alongside lakes and peat bogs. In this region it is also possible to study how the sawing was done, since the tools used for grooving are known. On the Swiss Plateau, use of sawing stones (plaquettes de sciage) is recorded from the end of the 5th millennium BC. Yet it is only from the second half of the 4th millennium BC that these objects become numerous. During the late Neolithic, the situation remains varied, since there are regions with no objects and others where they are relatively frequent. These regional differences are probably related to forms of exploitation and the emergence of regional specialisations. Through a number of case studies, this article presents a tool that is still largely unknown (Traduction : Michael Ilett).
Résumé : Dès les premières études qui lui furent consacrées par P.-R. Giot et J. Cogné, la fibrolite fut présentée comme un matériau à usage local mais la révision du matériel découvert en Bretagne comme en dehors oblige à revoir sensiblement ce constat. Localement, à l'échelle du Nord du Finistère où d'importants gisements exploités ont été repérés, la cartographie du matériel poli permet d'esquisser des aires de distribution précises. A travers l'examen des contextes de découverte, nous tacherons également de jeter les bases d'une première typo-chronologie des productions en fibrolite. æeuro; la différence d'une roche comme la métadolérite de type A, la fibrolite semble avoir un statut particulier qui va au-delà de son utilisation pour réaliser des outils. Cet aspect est perceptible à travers l'étude des ateliers, des lieux de découverte de certains types d'objets mais aussi de la chaîne opératoire de fabrication des grandes haches à talon pointu.
Abstract: Since the first studies made by P.-R. Giot and J. Cogné, fibrolite was considered as a raw material for local use, but the review of the archaeological material discovered in Brittany and elsewhere forces us to significantly revise this assumption. Locally, across northern Finistère, where large exploited deposits were discovered, the mapping of polished equipment allows us to outline the specific areas of distribution. Through the examination of the contexts of discovery, we will also try to build an initial typo-chronology of the productions made of fibrolite. Unlike a rock like metadolerite of type A, fibrolite seems to have a special status that goes beyond its use in tool production. This becomes evident through the study of the workshops, the places of discovery of certain types of objects, but also in the operational sequence of the production of large pointed-butt axes.
Résumé : Le façonnage de lames de hache est attesté de 4400/4200 à 2900/2700 BC, tout au long de la période d'exploitation du site minier de Spiennes et est un des produits principaux issu de ces ateliers. Cet article fait le point sur l'état des connaissances sur cette production en abordant la sélection de la matière première, les types de support utilisés, les méthodes de façonnage, les éléments de la chaîne opératoire présents sur le site ainsi que la morphologie et les dimensions des lames de hache réalisées.
Abstract: The flint-mining complex of Spiennes has been dedicated to the production of axe blades during its whole existence, from 4400/4200 to 2900/2700 BC. This paper offers a review of the state of knowledge over this production and tackles the miners selection of the raw material, the blank's types, the processing methods and the "chaîne opératoire" elements as observed on the field, as well as the typical morphology of its products.
Résumé : L'étude de la production de haches en contexte minier a fait un progrès important durant les années 1990, notamment à travers le suivi archéologique des grands travaux tel celui de l'autoroute A5. Dans cette région du Sud-Est du Bassin parisien très riche en silex, plusieurs sites d'extraction et de production minière ont pu être documentés de manière précise. Ainsi, la chaîne opératoire de production des haches peut être caractérisée : la qualité médiocre de la matière première conditionne un système d'exploitation aléatoire et des produits finis courts et peu standardisés, fabriqués par des tailleurs de compétence et d'expérience variable. Ces données, associées à l'abondance des sites d'extraction dans la plupart des vallées voisines occupées au Néolithique permettent d'affirmer que les minières de l'autoroute A5 témoignent d'une exploitation casuelle des gisements de silex satisfaisant aux besoins locaux.
Abstract: The study of axe production in mining context has made important progress during the 90s, notably through preventive archaeological operations such as the A5 motorway, in the southeast of the Paris basin. This region is a very rich flint area and several mining production sites were dug and studied to be documented accurately. Thus, the axes production can be characterized : the poor quality of the raw material determines a random exploitation system and the finished products are short and little standardized ; probably, they were manufactured by knappers with variable experiences. These data, associated with the abundance of mining sites in most neighbouring valleys occupied in Neolithic times, allow us to say that the mining sites of the motorway A5 reflected a random exploitation of the flint deposits to meet local needs.
Résumé : Cet article présente les premiers résultats d'une recherche concernant l'étude des productions de haches dans le cadre d?uro;?un programme de recherches plus large sur l'évolution de l'implantation des populations néolithiques dans les départements des Yvelines et du Val-d'Oise. Au travers des données issues des sites de production (minière et ateliers), les chaînes opératoires de fabrication des haches sont précisées pour chaque matière première (Bartonien, Crétacé, grès-quartzite). Le recensement des haches taillées et polies dans les collections de surface, associé à une cartographie des lieux de découvertes, débouche sur une étude de la diffusion des produits en fonction des étapes de la chaîne opératoire. L'élargissement de la recherche aux régions plus occidentales (Normandie) permet de proposer des premières hypothèses sur les réseaux de circulation des lames de haches sur de longues distances.
Abstract: This paper presents the first results of a research concerning the flint and stone axes production, which is one of the topic of a largest program about the history of the neolithic settlement of the Yvelines and Val-d'Oise department. The study of the production sites (flint mine and workshop) allows to describe the "chaîne opératoire" of axe production for each raw material (bartonian flint, cretaceous flint, sandstone/quartzite). The review of the flaked and polished axes coming from the surface survey and the cartography of these discoveries open on the study of the distribution of the axes at the different stages of production. Enlarging the program to the western part of the Paris basin, it's possible, at that time, to discuss about the long distances exchanges.
Résumé : L'habitat de la Croix-Sainte-Anne à Juigné-sur-Sarthe et le site d'extraction de silex du Camp de César à Vion (Sarthe) sont connus depuis la fin du xixe siècle par des ramassages de surface. Distants de 4,1 km, ils se placent de part et d'autre de la limite géologique du Massif ancien armoricain et du Bassin parisien. En 2006, une opération de sondages archéologiques a permis de mieux caractériser les deux sites et d'étudier leurs relations. Ainsi Vion est une minière qui permet l'extraction d'un silex bien reconnaissable. C'est aussi un atelier de taille de lames de haches où toutes les phases de fabrication sont présentes du bloc de matière première jusqu'à la préforme prête à polir. Le silex découvert à Juigné-sur-Sarthe provient à 95 % du site de Vion. Les lames de haches arrivent sur l'habitat prêtes à polir contrairement au reste du mobilier lithique qui est façonné sur place. Autour des sites étudiés, deux polissoirs et trois sites mégalithiques forment une concentration et une diversité d'occupation rare dans la région. Les éléments chronologiques recueillis renvoient au début du Néolithique moyen.
Abstract: The settlement of "Croix Sainte-Anne" in Juigné-sur-Sarthe and the flint-mine of "Camp de César" in Vion (Department of Sarthe, France) have been know since the end of 19th century by many field survey. Distant from 4,1 km, they are sitting on the bound of Armorican massif and Parisian basin. During the year of 2006, two archaeological excavations had allowed to understand better these settlements and study those connections. Vion is a flint-mine that supplies one easily recognising flint. Also, it is an axes knapping settlement, where all making-levels are known: from the flint block to the knapping axe. In Juigné-sur-Sarthe, the flint supplying consists of 95 per cent of Vion's flint. The tools are made on the place, except the knapping axes, that are arriving here start to polish. All along these studied settlements, two polishers and four megaliths make a cluster. Theses sites are dating from the beginning of Middle Neolithic.
Résumé : Les industries en pierre polie du Néolithique de cette zone du Sud de la France n'ont fait l'objet jusqu'à présent que d'approches partielles. Si la zone méditerranéenne a bénéficié d'une synthèse (Ricq de Bouard, 1996), la zone océanique n'a fait l'objet que d'études ponctuelles limitées à quelques aspects des productions et des diffusions. Nous proposons dans cette étude d'examiner ces outillages en mêlant les informations provenant de ces deux régions. Il est évident en effet que les territoires situés de part et d'autre de la ligne de partage des eaux ont été en interaction forte tout au long du Néolithique et qu'ils ont même été le plus souvent intégrés à des dynamiques culturelles communes. C'est à partir d'examens de multiples et abondantes séries de haches polies et de prospections en contexte alluvial ou sur les gîtes géologiques que la question des productions régionales est abordée et renouvelée. Il apparaît que la recherche de roches tenaces a dû débuter par l'exploitation de galets qui est attestée partout et que certaines d'entre-elles ont ensuite été exploitées en gîtes. Dans la partie est des Pyrénées la sélection a porté sur des roches ultrabasiques dont les gisements très localisés se trouvent en Haute-Ariège. Dans la vallée de la Garonne ce sont des roches métamorphiques banales qui ont été utilisées essentiellement sous forme de galets. Dans le bassin du Tarn se sont des roches volcaniques qui ont été sélectionnées, certaines ont donné lieu à d'importantes exploitations et ateliers comme les cinérites volcano-sédimentaires de Réquista en Aveyron ou les métabasites de l'Albigeois cristallin et des monts de Lacaune. L'ampleur de la diffusion des productions régionales n'est pas encore bien connue. Elle paraît assez limitée pour la cinérite de Réquista qui est attestée ponctuellement en Catalogne et en Rhône-Alpes et qui n'a eu de réelle importance qu'en Auvergne. Il est probable que les amphibolites calciques nord pyrénéennes ont joué un rôle en Catalogne où elles abondent dans les offrandes funéraires des sepulcros de fosa mais la caractérisation des diverses variétés de cette roche et des sources correspondantes reste encore à préciser. Les roches exogènes parvenues dans la région sous forme d'importations de produits finis n'ont pas été négligées dans cette enquête. C'est ainsi que les importations de haches alpines de travail ou d'apparat ont fait l'objet de nouveaux recensements qui précisent leur répartition et leurs contextes. Ces inventaires ont concerné aussi d'autres productions comme celles en fibrolite ou sillimanite qui témoignent de réseaux provenant du Massif central ou celles en silex grenu ou en silex meulière qui proviennent de l'Aquitaine. La situation géographique de la région peut en partie expliquer ce jeu de concurrences entre les productions locales et les importations d'origine alpine ou du Centre-Ouest de la France. Toutefois il convient tout d'abord de préciser que la chronologie des productions locales perçue sur les sites récepteurs révèle quelques exploitations de très longue durée tandis que d'autres n'ont eu lieu qu'au Néolithique récent et final. Les évolutions des divers réseaux de diffusion ne sont perceptibles que très partiellement. Pour chaque étape les situations de compétition qui sont observées entre les réseaux locaux et les apports exogènes impliquent l'existence d'échelles de valeur dont la restitution nécessite une prise en compte de multiples aspects. Il s'agit des densités d'occurrences ou des variations de fréquences relatives dans les séries d'outillages d'habitats mais aussi des sélections opérées pour les offrandes funéraires ou pour les dépôts.
Abstract: In this part of the South of France, the ground stone industries of the Neolithic were the object until now only of partial approaches. If the mediterranean zone benefited from a synthesis (Ricq de Bouard, 1996), the oceanic zone made the object only of punctual studies limited to some aspects of the productions and the diffusions. We suggest in this study examining these tool kit by combining the information from these two regions. It is evident indeed that territories located on both sides by the watershed were in strong interaction throughout the Neolithic and that they were integrated even mostly into common cultural dynamics. It is from examinations of multiple and plentiful collection of polished axes and prospectings in alluvial context or on the geologic deposits that the question of the regional productions is approached and renewed. It seems that the search for hard rocks had to begin with the exploitation of pebbles which is attested everywhere and that some of them were then exploited in deposits. In the East from Pyrenees the selection concerned ultramafic rocks which deposits are very localized in the Haute-Ariège. In the Garonne valley, it is place of the metamorphic rocks which were essentially exploited in the form of pebbles. In the Tarn basin these are volcanic rocks which were selected, some leaded to important exploitations and workshops as the volcano-sedimentary cinerite of Réquista in Aveyron or the metabasit rocks of Albigeois and the crystalline rocks of Lacaune Monts. The extent of the distribution from the regional productions is not still well known. It seems limited enough for the Réquista cinerite that is punctually attested in Catalonia and in Rhône-Alpes and that had real importance only in Auvergne. It is likely that the Pyrenean north calcic amphibolte used in Catalonia where they abound in the sepulcros de fosa funeral offerings, but the characterization of the diverse varieties of this rock and the corresponding deposits still remains to clarify. The exogenetic rocks reached in the region in the form of imports of finished products were not neglected in this investigation. And so the imports of work or ceremonial alpine axes were the object of new inventories which clarify their distribution and theirs contexts. These inventories also concerned the other productions as those fibrolite or sillimanite that shows of distribution systems from the Massif Central or those in granular flint or in millstone grit from Aquitaine. The geographical situation of the region can partially explain there competitions between the local productions and the imports of alpine origin or Centre-Ouest of France. However the chronology of the local productions perceived on the receiving sites reveals some exploitations of very long lenght whereas some others only in the Recent and Final Neolithic. The evolutions of the diverse distribution systems are perceptible only very partially. For every stage the situations of competition which are observed between the local distribution systems and the exogenous contributions imply the existence of values scales which the reconstruction requires a consideration of multiple aspects. It is about occurrence densities or about variations of relative frequencies in the tool kit series on the dwelling site but also the selections reflected for the funeral offerings or for the hoard.
Résumé : Une hache en schiste métamorphique et un long pic en silex ont été découverts dans une sépulture à inhumation, datée de 4906-4709 av. J.-C. Par son contexte culturel et la date radiocarbone, cette sépulture a été attribuée au Villeneuve-Saint-Germain. L?uro;™étude typologique de la hache permet de suggérer qu?uro;™il s?uro;™agit d?uro;™une imitation, en roche non alpine, d?uro;™une longue hache polie de type Bégude, dont les centres de production sont situés autour du mont Viso et du mont Beigua dans les Alpes italiennes, à environ 500 km à vol d?uro;™oiseau. La révision chronologique des haches en roches alpines montre que les premières importations dans le Bassin parisien et la France de l?uro;™Est remontent justement au tout début du Ve millénaire. Ces haches de type Bégude, des outils classiques de travail en Italie du Nord, ont été socialement réinterprétées au-delà des Alpes, valorisées et affectées au domaine des dieux ou bien utilisées pour afficher la suprématie de certains hommes. L?uro;™impact de ces objets de pouvoir a été si important que des productions régionales en grès de Fontainebleau ou en pélite-quartz des Vosges en ont été faites avant le milieu du Ve millénaire. La hache de Buthiers- Boulancourt est donc un des témoins les plus anciens des conséquences de la circulation des prestigieuses productions alpines, contemporaines du groupe de Fiorano et de ses épigones, à l?uro;™origine de la mode des anneaux disques dans le Villeneuve-Saint-Germain et des premières exploitations de roches locales pour la fabrication de lames polies de travail du bois, à l?uro;™imitation des grandes haches exotiques.
Abstract : An axehead of schistose pelite and a long flint pick were discovered in an inhumation grave dated to 4906?uro;“4709 cal BC. From its cultural context and its radiocarbon date, this grave has been assigned to the Villeneuve-Saint-Germain culture. The typological study of this axehead allows us to suggest that it was an imitation, in a non-Alpine rock, of a long polished axehead of Bégude type, whose centres of production are situated around Mont Viso and Mont Beigua in the Italian Alps, around 500 kilometres away as the crow flies. The revision of the chronology of Alpine rock axeheads has revealed that their very earliest importation into the Paris Basin and eastern France took place at the beginning of the 5th millennium. These axeheads of Bégude type, which in north Italy were used as classic workaday axeheads, were socially reinterpreted beyond the Alps, gaining in value and becoming associated with the realm of the gods, or being used as prestige items to demonstrate the supremacy of certain men. The impact of these symbols was such that it triggered the regional production of axeheads made of Fontainebleau sandstone and of pelite-quartz from the Vosges prior to the midfifth millennium. The axehead from Buthiers-Boulancourt thus seems to offer us one of the earliest pieces of evidence demonstrating the consequences of the circulation of prestigious artefacts from the Alps at the time of the Fiorano culture and its counterparts. This phenomenon ?uro;“ the circulation of prestigious Alpine artefacts ?uro;“ can also explain the origin of the fashion for making ring-discs in the Villeneuve-Saint-Germain culture, and the exploitation of local rock types for manufacturing polished stone workaday axeheads that imitated the shape of the large exotic Alpine axeheads.
Traduction par Anna Pallaro
Résumé : Les études archéométriques conduites depuis plus d'une vingtaine d'années ont établi que la lithologie de la pierre polie, en particulier des lames de hache, est caractérisée, sur les sites néolithiques de l'Italie septentrionale, par une prédominance des métaophiolites de haute pression (HP). Ces roches représentent dans de rares cas jusqu'à 100 % de la matière première des objets en pierre polie ; elles atteignent souvent 90 % environ et ne sont jamais inférieures à 65-70 %. Le reste est représenté par des lithologies de non HP-métaophiolites en pourcentage variable de 0 % à environ 30 % (habituellement inférieurs à 10 %) ; ces lithologies sont liées à différentes aires géographiques de découverte. L'idée d'une production prépondérante à partir de blocs détachés et de galets est commune à de nombreux auteurs. Les travaux récents de P. Pétrequin tendent à considérer les affleurements alpins comme les sources prépondérantes, alors que les sources détritiques seraient d'importance secondaire (Pétrequin et al., 2005a et 2006a). La proposition de ce modèle d'approvisionnement en matière première nous a poussé à effectuer un examen des données acquises et publiées dans les années précédentes. Le but est de cerner quelques règles ou tendances qui se feraient jour dans la distribution des associations lithologiques, en rapport avec la chronologie et dans la relation éventuelle entre les sites. Quand on regarde l'association lithologique, des différences significatives sont observées entre sites. Ces différences concernent avant tout une présence nettement variable des jades par rapport aux éclogites, l'absence ou la présence de schistes omphacitiques et de schistes à glaucophane dans les collections, toujours en rapport avec les variations chronologiques et géographiques. Ce constat allant de pair avec l'augmentation de l'échantillon au cours du temps comme avec des vérifications pétrographiques et archéologiques adéquates, il est alors possible en l'état actuel de déduire quelques interprétations sur la circulation et l'approvisionnement lithique durant le Néolithique. Tout particulièrement, la confrontation entre associations lithologiques a permis de faire l'hypothèse, au cours du Néolithique moyen, de l'existence d'un important axe d'approvisionnement en direction des sites localisés à l'est de Rivanazzano. Il semble en revanche qu'on doive exclure une alimentation significative des sites de l'ouest de Rivanazzano. On trouve par ailleurs confirmation d?un approvisionnement par l'intermédiaire de plusieurs axes directeurs pour les sites à occupations multiples d'Alba et de Sammardenchia où la similitude lithologique avec Rivanazzano est minime, même si on ne peut exclure tout à fait un éventuel apport en matières premières à partir de cette aire.
Abstract: Twenty years of research and achaeometric analyses have shown that the lithology of the polished stone tools, in particular axe/adze blades, from the Neolithic sites of northern Italy, is characterized by the predominance of High-Pressure metaophiolites (HP). At some sites, these rocks represent 100% of the raw material utilized for making cutting-edged polished tools, more often 90%, and never less than 65-70%. The other lithotypes are non HP-metaophiolites, in a percentage that varies from 0% to ca 30% (normally less than 10%), according to the local geology of the different sites. The idea of the prevailing exploitation of river pebbles, or collection of raw material pieces from blocks, detached from large cobbles, is commonly accepted by several scholars, and it is demonstrated by the material culture remains from the sites. In contrast to this evidence, recent works by Pétrequin (Pétrequin et al., 2005a and 2006a) have proposed, as a prevailing procurement model, the extraction of raw material directly from the primary outcrops of the Alps, whilst the detritic sources are considered of secondary importance. The question of exploitation of detrital deposits or of primary outcrops may be solved admitting the existence of both strategies, but for the manufacture of different products. This model of raw material procurement has stimulated an articulated analysis of the data so far available, whose scope is to define rules or trends in the distribution patterns of archéothelithological associations according to the chronology and cultural attribution of the sites. The study of the lithological associations shows significant differences among the sites. They consist, first of all, of the variable percentages of jades in relation to eclogites, and
presence/absence of omphacitic and glaucophane schists in the assemblages, according to the chronology of the sites and their geographical
location. In particular, the area of Rivanazzano (PV), where a large workshop for the production of polished stone axes, adzes and chisels was discovered, seems to stand up as a greenstone supplier zone of many Middle Neolithic sites towards the East, according to their litho-typology revealed by petrographic analyses. Other Early Neolithic sites as well as two Middle Neolithic ones, located to the west of Rivanazzano, have less lithological similarity with Rivanazzano and have been probably supplied by other sources. Other assemblages with a less definite lithological character are shortly discussed, in particular Alba (Piedmont) and Sammardenchia (Friuli).
Even though this trend might be validated in the future by an increasing number of archaeometric analyses of adequate samples, it is already possible to try to interpret the network of polished stone tools circulation and raw material procurement during the Neolithic.
« à coup d'éclats ! »La fracturation des matières osseuses en préhistoire : discussion autour d'une modalité d'exploitation en apparence simple et pourtant mal connue
Actes de la séance de la Société préhistorique française de Paris (25 avril 2017)
Textes publiés sous la direction de Marianne Christensen et Nejma Goutas
Paris, Société préhistorique française, 2018 (Séances de la Société préhistorique française, 13), 367 p.
www.prehistoire.org
ISSN : 2263-3847 - ISBN : 2-913745-74-1 (en ligne)
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La fracturation lato sensu des matières osseuses désigne différentes réalités, selon les disciplines concernées (archéozoologie, technologie, anthropologie physique), mais aussi selon les contextes historiques et scientifiques dans lesquels ce concept est utilisé, les matières premières auxquelles il est appliqué, ou encore ses objectifs. Devant cette multiplicité des points de vue, se sont développées certaines incohérences méthodologiques, terminologiques et scientifiques. Il devenait donc essentiel de produire un regard critique sur cette polysémie du concept de fracturation des matières osseuses, car ses conséquences dépassent largement le seul champ épistémologique et influencent parfois directement certains modèles interprétatifs des faits préhistoriques. Ce volume a un objectif à la fois historiographique, à travers un état de l'art des recherches relatives à la transformation des matières osseuses par fracturation et les techniques de fracture utilisées, mais aussi méthodologique, via une (ré-)évaluation de certains critères analytiques et de diagnoses employés pour discriminer les différentes modalités de transformation des matières dures d'origine animale faisant intervenir des actions de percussion. Enfin, ce volume rassemble une dizaine de textes autour de l'exploitation du bois de cervidé, de l'os, de l'ivoire, de la coquille et du bois végétal, à partir de cas d'étude issus de contextes aussi variés que le Paléo-mésolithique d'Europe occidentale et orientale, ou l'Holocène de l'extrême sud de l'Amérique du Sud.
Fracturing lato sensu of osseous materials can have different meanings depending on the field involved (zooarchaeology, technology, anthropology) as well as according to the historical and scientific context in which this concept is used, the raw materials to which it is applied, or the objectives that were pursued. These various points of view led to the development of methodological, terminological or scientific inconsistencies. It therefore became essential to take a critical look at the polysemous concept of the fracturing of osseous materials, because its consequences extend well beyond the epistemological sphere and sometimes directly impact interpretative models of prehistoric social realities. This volume pursues a twofold objective: a historiographical one???through state-of-the-art of research carried out on the transformation of osseous materials by fracturing and the fracturing techniques used; and a methodological one???through the revision of distinct analytical criteria and diagnostics used to differentiate between the modalities of transformation related to hard animal materials by using percussion. Lastly, this volume groups together a dozen contributions dealing with the exploitation of cervid antler, bone, ivory, shells, and wood based on case studies from a variety of contexts such as the Palaeolithic and Mesolithic in western and eastern Europe or the Holocene period in the southern tip of South America.
Entre terres et eaux
Les sites littoraux de l'âge du Bronze : spécificités et relations avec l'arrière-pays
Actes de la Séance de la Société préhistorique française (Agde, 20-21 octobre 2017)
Textes publiés sous la direction d'Yves Billaud et Thibault Lachenal
Paris, Société préhistorique française, 2019
(Séances de la Société préhistorique française, 14), 376 p.
www.prehistoire.org
ISBN : 2-913745-76-8 (en ligne) - ISSN : 2263-3847
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Les littoraux - rives de lacs, lagunes, fleuves, mais aussi estuaires et franges côtières - ont constitué des milieux particulièrement attractifs pour les sociétés de l'âge du Bronze d'Europe occidentale, bien que leur occupation a rarement été continue. En dépit de leur réputée insalubrité, ces environnements constituent des niches écologiques attractives, à l'interface de milieux complémentaires, offrant en cela des potentiels économiques variés. Les spécificités des témoins archéologiques d'occupations en milieux humides ou actuellement immergés, dans leurs techniques de fouilles comme dans la nature des vestiges qu'elles livrent, tendent à faire de leur étude une discipline à part, ne favorisant pas leur confrontation avec les sites « terrestres ». L'objectif de ce colloque, qui s'est tenu du 20-21 octobre 2017 à Agde, était donc de réunir des approches portant sur différents types de sites implantés dans ces zones d'interface entre la terre et l?eau, de réfléchir sur leurs spécificités et sur les relations qu'ils entretiennent avec les autres occupations localisées dans l'« hinterland » ou arrière-pays. Le présent ouvrage regroupe dix-sept contributions explorant cinq aires géographiques distinctes, présentant chacune leurs particularités orographiques et hydrographiques, mais qui se rejoignent sur des problématiques communes.
The shorelines of lakes, lagoons, rivers as well as estuaries and coastal fringes - were particularly attractive to the Bronze Age communities of Western Europe, although they do not seem to have been occupied continually. Despite their reputation for being unhealthy, these environments are attractive ecological niches at the interface of complementary environments, offering a great economic potential. The specificities of these wetland or submerged sites, from the excavation techniques to the structures and the materials unearthed, come together in a totally separate discipline, which does not encourage direct comparison with "terrestrial" sites. The aim of this symposium, which was held on 20-21 October 2017 in Agde, was therefore to bring together different approaches to the study of sites located in these interface zones between land and water, to reflect on their specificities and their relationship with other occupations situated in the hinterland. This book includes seventeen contributions exploring five distinct geographical areas, each with their own specific orographic and hydrographic characteristics, but which are linked on common issues.
Creuser au Mésolithique
Digging in the Mesolithic
Actes de la séance de la Société préhistorique française
de Châlons-en-Champagne (29-30 mars 2016)
Textes publiés sous la direction de
Nathalie Achard-Corompt, Emmanuel Ghesquière et Vincent Riquier
Paris, Société préhistorique française, 2017
(Séances de la Société préhistorique française, 12)
www.prehistoire.org
ISSN : 2263-3847 – ISBN : 2-913745-2-913745-73-3
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Longtemps jugées inaptes à creuser des trous dans le sol, les populations mésolithiques ont été explorées au travers du seul prisme de sociétés nomades rythmées par l’évolution de leurs industries lithiques. En France, la mise en évidence de l’occupation mésolithique sur le site du « Parc du Château » à Auneau (Eure-et-Loir) au début des années 1990 par C. Verjux a marqué un véritable renouveau dans la recherche française, en rapprochant le territoire français de ceux des pays nordiques et des îles Britanniques, où cette connaissance était acquise. Elle a proposé une vision renouvelée des sociétés mésolithiques en guidant l’étude des structures en creux. Lentement mais sûrement, à la faveur des opérations d’archéologie préventive, plusieurs régions ont vu ainsi émerger de nouveaux gisements de fosses. D’un type proche de celles d’Auneau et de certains sites fouillés plus anciennement en Île-de-France ou en Picardie, ces fosses s’en distinguent par une quasi-absence de restes matériels ou d’autres vestiges qui trahiraient des aires d’habitat. Malgré ces avancées, dans l’esprit de nombreux archéologues de terrain, et pour de multiples motifs, le Mésolithique demeure une longue période où les populations humaines ont eu un ancrage au sol très limité voire inexistant, la question de structure en creux restant incongrue, pour le moins exceptionnelle.
Introduit par Frédéric Séara, Anne Augereau et Jean-Paul Demoule, ce volume rassemble vingt-deux contributions visant à faire le point sur les découvertes de vestiges en creux mésolithiques, en France comme dans d’autres pays voisins (Pays-Bas, Grande-Bretagne, Allemagne) ou plus lointains (Japon). Par le biais de présentations d’envergure géographique variable, de dimension monographique ou plus synthétique, mais s’appuyant toujours sur un socle d’études pluridisciplinaires, il brosse un panorama le plus complet des types des vestiges connus à ce jour dans l’Ouest de l’Europe. Pour conclure sur une note en contrepoint, l’extraordinaire richesse, en termes de vestiges en creux, de la culture Jômon qui fleurit au Japon durant plusieurs millénaires montre à quoi pourrait ressembler la carte mésolithique de l’Europe.
Long considered incapable of digging holes in the ground, Mesolithic populations have until recently been examined solely through the lens of nomadic societies governed by the evolution of their lithic industries. In France, the discovery by C. Verjux of evidence for Mesolithic occupation at ‘Parc du Chateau’, Auneau (Eure-et-Loir), in the early 1990s marked a veritable turning point in French research, bringing France into line with the Scandinavian countries and the British Isles where such knowledge was already well established. It offered a new vision of Mesolithic societies through the study of pit features. Slowly but surely, particularly through rescue excavations, many regions have revealed hitherto unknown pit complexes. Of a type similar to those found at Auneau and sites previously excavated in Île-de-France and Picardy, these pits are characterized by the virtual absence of material remains or other remains that might indicate areas of habitation. Despite these advances, and for many reasons, many field archaeologists continue to view the Mesolithic as a long period during which human populations had a very limited or non-existent tie to the land, a context in which the existence of pits is seen as incompatible or, at most, a rare occurrence.
Introduced by Frédéric Séara, Anne Augereau and Jean-Paul Demoule, this volume brings together twenty-two contributions that aim to take stock of recent discoveries of Mesolithic pits in France, neighbouring countries (The Netherlands, Great Britain, Germany) and further afield (Japan). Through presentations of various geographical scales, and varying in scope from monographs to syntheses, but always based on multi-disciplinary studies, this publication paints a more complete picture of the types of pits known to date in Western Europe. To conclude on a counterpoint, the extraordinary richness of the pit remains of the Jômon Culture in Japan, which flourished for several millennia, shows what the map of Mesolithic Europe might look like one day.
"L’essor du Magdalénien
Aspects culturels, symboliques et techniques des faciès à Navettes et à Lussac-Angles"
Actes de la séance de la Société Préhistorique Française de Besançon, 17-19 octobre 2013
Textes publiés sous la direction de Camille Bourdier, Lucie Chehmana, Romain Malgarini et Marta Połtowicz-Bobak
Paris, Société préhistorique française, 2017,
ISBN : 2-913745-67-9 [en ligne], 254 p.
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La séance de la Société préhistorique française organisée en 2013 à Besançon fut consacrée aux débuts du Magdalénien moyen (19000-17000 cal. BP), période contemporaine d’importants changements climatiques (fin du Dernier Maximum Glaciaire, événement de Heinrich 1) et marquée au sein du registre matériel par de multiples évolutions tant techniques et économiques que symboliques. La thématique en fut les faciès à navettes et à pointes de Lussac-Angles, intimement liés dans leur reconnaissance, et dont la réalité archéologique, les attributs et les relations spatiotemporelles furent en cette occasion redébattus. Cette publication offre l’opportunité d’un bilan réactualisé à la faveur du considérable renouvellement des données issues des vingt dernières années de recherche interdisciplinaire menées en France et à l’étranger (Allemagne, Pologne) sur ces faciès. Fondé sur des collaborations croisées, mêlant productions technoéconomiques (industrie lithique, industrie osseuse) et symboliques (parure, art pariétal, art mobilier), cet ouvrage livrera au lecteur une caractérisation affinée, nuancée sur certains aspects, de ces sociétés humaines ainsi que les premiers éléments pour une recherche paléogéographique désormais à conduire.
The ‘Séance de la Société Préhistorique Française’ held in 2013 in Besançon was dedicated to the beginnings of the Middle Magdalenian (19000-17000 cal. BP), contemporary of major climatic changes (end of the Last Glacial Maximum, Heinrich 1 event) and characterized by multiple technical, economical or symbolic transformations. Closely related in their identification and definition, the facies with navettes and the facies with Lussac-Angles points were central point of these two days. What is their archaeological reality? What are their spatial and chronological relations? This publication gives the opportunity of an updated assessment provided by the last twenty years of interdisciplinary research in and outside France (Germany, Poland). Symbolic (rock and mobile art, personal adornment) and techno-economic (lithic and bone industry) sets of data are questioned in the 12 contributions put together in theses proceedings. This cross-disciplinary approach offers a refined characterization of our understanding of these societies as well as the first elements for a paleogeographic upcoming research.
Nouvelles données sur les débuts du Néolithique à Chypre
New data on the beginnings of the Neolithic in Cyprus
Actes de la séance de la Société préhistorique française
Paris, 18-19 mars 2015
Textes publiés sous la direction de
Jean-Denis Vigne, François Briois et Margareta Tengberg
Paris, Société préhistorique française, 2017
(Séances de la Société préhistorique française, 9), 251 p
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ISSN : 2263-3847 -ISBN : 2-913745-69-5 [en ligne]
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La néolithisation de Chypre fut longtemps considérée comme tardive (env. 7000 av. n.-è.) et génératrice de cultures marquées par l'insularité (Khirokitia, Sotira). Les découvertes des années 1990 et 2000, notamment à Shillourokambos, ont bouleversé cette conception, reculant de 15 siècles le début du Néolithique chypriote (8300 av. n.-è.) et faisant de cette phase ancienne une variante régionale, nommée Cypro-PPNB, du Néolithique précéramique B du proche continent. Les fouilles de ces cinq à six dernières années à Klimonas et Asprokremnos ont encore profondément modifié la donne : dès 9000 av. n.-è., soit 5 à 7 siècles plus tôt, Chypre était déjà peuplée par des groupes d'agriculteurs-chasseurs très semblables de ceux du PPNA levantin. Comme ces derniers, ils habitaient des villages dotés d'un grand bâtiment communautaire circulaire et semi-enterré. Dans le même temps, des découvertes tout aussi inattendues amenaient à réviser en profondeur le schéma évolutif du célèbre village de Khirokitia, et offraient une remarquable opportunité de discuter les effets des changements climatiques et environnementaux sur l'évolution d'un tissu villageois, autour de l'événement 6.2 kyr. Introduit par Jean Guilaine, professeur honoraire au Collège de France, le présent volume regroupe 14 contributions présentant les derniers résultats des trois missions (deux françaises et une britannique) responsables des plus récentes de ces avancées à Klimonas, Asprokremnos, Shillourokambos et Khirokitia. Elles résultent, bien sûr, des travaux de terrain menés depuis 2005, pour lesquels on trouvera ici la mise à jour la plus récente. Elles relatent aussi les résultats des analyses technologiques (outils de pierre taillée, macro-outillage, vaisselle de pierre, parure), archéozoologiques, archéobotaniques, géophysiques et géomorphologiques. La moitié des articles porte sur Klimonas, offrant pour la première fois une vision détaillée de ce remarquable site Cypro-PPNA. Tous les travaux présentés dans ce volume par les missions françaises ont été initiés dans le cadre du projet « Limassol » (Site d'Etude en Ecologie Globale, CNRS-MNHN-INRAP) et beaucoup sont signés par de jeunes docteurs ou des post-doctorants.
The Neolithic in Cyprus has long been considered to have started late (c. 7000 BC) and to have generated markedly insular cultures (Khirokitia, Sotira). However, discoveries during the 1990s and 2000s, especially at Shillourokambos, have deeply changed this conception; moving the beginning of the Cyprus Neolithic fifteen centuries earlier (8300 BC), and assimilating this early phase, the Cypro-PPNB, to a regional variant of the Pre-Pottery Neolithic B of the near continent. In addition, excavations conducted during the last five to six years at Klimonas and at Asprokremnos, have highlighted new information: from 9000 BC, five to seven centuries earlier, Cyprus was already inhabited by groups of hunter-cultivators, very similar to those of the Levantine PPNA. Comparably, they lived in villages with a large circular and semi-embedded communal building. At the same time, equally unexpected discoveries prompted us to revisit the famous village of Khirokitia, which provided great opportunities to discuss the effects of climate and environmental changes on the evolution of the village???s organization around 6.2 thousand year ago. Introduced by Jean Guilaine, Honorary Professor at the College de France, this volume groups together 14 contributions presenting the latest results of the three excavations (two French, one British) which produced these advances at Klimonas, Asprokremnos, Shillourokambos and Khirokitia. These result from the field observations made since 2005, for which the latest updates can be found here. They also relate the results of the technological (chipped stone tools, macro-tools, stone ware and ornaments), archaeozoological, archaeobotanical, geophysical and geomorphological analysis. Half of the articles deal with Klimonas and offer for the first time a detailed vision of this remarkable Cypro-PPNA site. All works presented in this volume by French excavations were initiated in the framework of the 'Limassol'program (Global Ecology Study Site, CNRS-MNHN-INRAP) and many were written by young PhDs or post-docs.
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