M19 - (1988) La grotte Vaufrey, Dordogne - J.-P. RIGAUD

 

Les disciplines naturalistes ont une grande place dans cet ouvrage. Ce sont les données de la Paléontologie, des mesures radiométriques et de la Géologie qui ont permis de placer la séquence sédimentaire de la grotte Vaufrey dans le cadre chronologique du Pléistocène.Les données des disciplines naturalistes sont, d'une façon générale, en accord pour définir les grands traits des paléoenvironnements rissiens ou würmiens de la grotte Vaufrey.

L'analyse taphonomique de la faune et l'interprétation palethnologique de l'ichtyofaune tendent à altérrer quelque peu l'image du chasseur rissien en révélant des pratiques de charognard qui prélevait une partie de sa nourriture dans l'environnement de la grotte sur des carcasses abandonnées par d'autres animaux chasseurs ou sur les berges des rivières en décrue. Les analyses des vestiges fauniques et leur répartition ont conduit L.-R. Binford et J. Simek à proposer deux interprétations différentes de l'occupation de la grotte pendant le dépôt de la couche VIII. Selon L.-R. Binford, l'homme n'est que secondairement responsable de l'accumulation des vestiges osseux de la grotte ; C'est avant tout l'oeuvre du Cuon. Pour J. Simek, par contre, l'association de ces vestiges osseux à une industrie lithique établit la prédominance du facteur anthropique dans la constitution de l'ensemble archéologique. L'origine des matières premières lithiques indique un territoire parcouru relativement important, entre la bordure du Massif Central et les collines du Bergeracois.