Soutenance de thèse
vendredi 7 septembre 2018 à 14 heures
Aix-en-Provence - MMSH
Implications socio-économiques pour les sociétés humaines
Jury
Jean-Philip Brugal, Directeur de recherche, CNRS, LAMPEA
Thomas Cucchi, Chargé de recherche, CNRS, MNHN
Gloria Cuenca-Bescós, Professeure, Universidad de Zaragoza, Dpto. Ciencias de la Tierra
Emmanuel Desclaux, Archéologue départemental, Conseil Départ. Alpes-Maritimes, CEPAM
Sophie Montuire, Directrice d’études, EPHE, Biogéosciences
Arturo Morales-Muñiz, Professeur, Universidad Autónoma de Madrid, Dpt. de Biología
Alfred Sanchis Serra, Conservateur, Museu de Prehistòria de València
Montserrat Sanz, Chercheuse postdoctorante, Universidad Complutense de Madrid
Résumé
Les restes fossiles de petits mammifères appartenant à la famille des Léporidés (genre Oryctolagus et Lepus) sont abondants dans de nombreux gisements paléontologiques et archéologiques du Quaternaire. En Europe de l’Ouest, de nombreuses espèces sont endémiques, ce qui en fait de bons témoins de l’évolution des écosystèmes terrestres dans lesquelles ont évolué les sociétés humaines préhistoriques. Paradoxalement, la variabilité morphologique des léporidés est mal connue et la phylogénie établie aujourd’hui, discutable. Ce travail propose de renseigner la diversité morphométrique des lapins (Oryctolagus) et des lièvres (Lepus) sur près de deux millions d’années d’évolution, à travers l’application d’études ostéométriques et en morphométrie géométrique (2D et 3D). L’analyse de restes osseux et dentaires – de populations actuelles et de 73 séries fossiles provenant de régions périméditerranéennes (Espagne, France, Italie, Portugal) couvrant le Pléistocène – permet de caractériser les adaptations des léporidés face aux changements environnementaux et leurs tendances évolutives. Cette étude propose une nouvelle phylogénie pour le genre Oryctolagus et présente les différentes phases de dispersion des taxons à l’échelle de l’Europe occidentale. Ainsi, plusieurs évènements de type expansion des populations, recolonisation des territoires depuis des zones refuges et extinctions locales, sont mis en évidence en réponse aux changements climatiques globaux. Ces résultats permettent de discuter la présence de ces petits gibiers dans l’environnement et alimente le débat sur les relations entre ces espèces et les communautés humaines. Depuis le Paléolithique moyen, ces dernières ont régulièrement consommé des léporidés dans la mesure de leur présence dans l’environnement. Leur augmentation significative dans la diète des groupes humains à la fin du Paléolithique supérieur, ne semble pas seulement s’expliquer par des changements cognitifs, culturels ou économiques, mais coïncide davantage avec les variations biogéographiques de ces espèces.
Contact
Maxime Pelletier
pelletiermaximus at gmail.com
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