Séminaire, conférence
10 avril 2018
Paris - Institut de Paléontologie humaine
Dans le cadre du Master du Museum national d'Histoire naturelle (module QPP8) "Comportements de subsistance et territoires au Paléolithique moyen et supérieur"
Un cours de Marcel Otte
De la Pologne à l’Angleterre, des ensembles du Paléolithique moyen final possèdent d’élégantes pointes bifaciales, en témoignage d’une recherche esthétique sans but utilitaire, mais en réponse à une tradition spécifique, d’affinité méridionale (Mauern). Certains contextes récents possèdent aussi des lames appointées, mais unifaciales, avec le même souci plastique (Ranis 3, Jerzmanowice 4). Le Maisiérien présente toujours cette recherche d’élégance, étendue du Bassin parisien à la Thuringe, mais centré sur le NW (28.000 ans). Il s’y ajoute la pratique d’emmanchement par pédoncules et par crans. Son aspect « gravettien » s’accentue à Goyet et à Huccorgne (26.000 ans), où s’y ajoutent des pièces à dos épais (gravettes, éléments tronqués), toujours liées à des fixations renouvelées. Il s’étend ensuite au SW français sous la forme du « Périgordien VA » (Les Vachons). Il s’agit alors du véritable « Proto-Solutréen », c’est-à-dire d’une variante du Gravettien récent occidental (La Ferrassie). Symétriquement, le « Solutréen moyen » (pointes bifaciales) correspond à une migration africaine juste postérieure qui aboutit à Lascaux. Ces diverses composantes ne devraient plus être confondues, mais seule l’étude des plaines du Nord-Ouest permet de comprendre le jeu général entretenu au niveau européen entre ces traditions distinctes, ces diverses régions et ces stades successifs.