[Paléolithique et Mésolithique] Michèle Julien, Francine David, Michel Girard & Annie Roblin-Jouve (2019) - Le Châtelperronien de la grotte du Renne (Arcy-sur-Cure, Yonne, France) : les fouilles d'André Leroi-Gourhan (1949-1963), Les Eyzies-de-Tayac, Société des Amis du Musée national de Préhistoire et de la Recherche archéologique, 525 p. EAN 9782911233180 / ISSN 1145-3370, 31,00 . La grotte du Renne d'Arcy-sur-Cure (Yonne, France) est encore actuellement l'un des gisements majeurs permettant d'étudier le développement du Châtelperronien. Toutefois, reprendre la publication d'un site archéologique près de 60 ans après la fin des fouilles était un véritable challenge. Bien que A. Leroi-Gourhan n'ait jamais publié une monographie synthétique de ses recherches sur le Châtelperronien, il a néanmoins exposé, dans une quinzaine d'articles, les traits les plus remarquables de ce qu'il avait perçu à l'époque. Ses observations se fondaient sur des méthodes de fouille et d'analyse alors novatrices, notamment sur des études pluridisciplinaires associant les approches paléoenvironnementales et stratigraphiques et l'identification de structures d'aménagement. Depuis plus d'une trentaine d'années, de nombreux préhistoriens s'intéressent de nouveau à la question de la transition Paléolithique moyen/Paléolithique supérieur, et s'interrogent sur la présence de restes de Néandertaliens dans le Châtelperronien de la grotte du Renne et du gisement de Saint-Césaire (Charente). Certains chercheurs contestent aux derniers Néandertaliens la capacité d'avoir été à l'origine des innovations techniques relevées dans la grotte du Renne, alors que d'autres leur reconnaissent pleinement cette capacité évolutive. Compte tenu des enjeux scientifiques et de l'importance du gisement, il était nécessaire de reprendre et d'ordonner l'ensemble des observations afin de voir dans quelle mesure il était possible de confronter les interprétations de A. Leroi-Gourhan aux nouvelles approches scientifiques et de fournir des informations et des arguments relatifs à l'intégrité du site. Nous avons tenté une reconstitution du mode de vie et des activités des Châtelperroniens ayant occupé la grotte en hiver pendant de nombreuses générations. Cela a permis de nous interroger sur les réponses susceptibles d'être apportées au problème de la transition : dans quelle mesure les innovations culturelles et techniques reconnues ont-elles été le résultat d'une évolution autonome des derniers Néandertaliens? Sont-elles au contraire la conséquence de l'influence des premiers Hommes modernes ? Serait-il possible d'envisager d'autres scénarios? |