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J. Combier et A. Montet-White - Solutré 1968 - 1998 - 281 pages
On connaissait de mémoire d'homme dans le Mâconnais, l'amoncellement d'os des vignes du Cros du Charnier à Solutré. C'est un géologue de la région, Henri Testot-Ferry, qui fut le premier en 1866 à y découvrir des outils en silex et à y ouvrir un chantier de fouilles avec un savant mâconnais, Adrien Arcelin. L'abbé Breuil vint y faire des fouilles et c'est la séquence stratigraphique observée à Solutré qui lui a permis de définir la place de l'Aurignacien parmi les grandes divisions du Paléolithique supérieur. Cependant les fouilles principales, sept campagnes de plusieurs mois chacune, ont eu lieu entre 1968 et 1976. Elles s'inscrivaient parmi les grands chantiers des années 70, faisant appel à des équipes pluridisciplinaires pour établir le cadre chronologique et stratigraphique du gisement et avaient pour objectif, dans la mesure du possible, de reconstruire l'environnement dans lequel avaient vécu les hommes préhistoriques. Les données de la sédimentologie, de la micro-morphologie, les analyses de pollens et de restes de rongeurs permettent de proposer un certain nombre de réponses à ces questions. Dès 1968, une première série d'échantillons d'os ont été soumis au laboratoire de Lyon pour datation 14C. D'autres échantillons préparés au laboratoire Stafford ont été datés par accélérateur. On est donc en mesure de confronter deux séries de datations qui dans la plupart des cas sont en bonne concordance et qui permettent de situer dans le temps les niveaux archéologiques qui s'étalent du Moustérien au Magdalénien.
La première partie qui est la plus volumineuse est consacrée aux fouilles dont on a cherché à donner une vue d'ensemble. Les études présentées dans la deuxième et la troisième partie présentent un état des recherches et des travaux dont le gisement a fait l'objet au cours des dernières années.
La bonne conservation et le grand nombre d'ossements provenant de véritables amas sont la marque du gisement de Solutré. Plusieurs hypothèses sont reprises et discutées avec l'étude la faune. Elle fournit des précisions sans toutefois apporter de réponse définitive à la question du mode de chasse lui-même. La saison des chasses, la composition des hardes, les activités de boucherie sont les questions abordées.
Les objets décorés, les images d'animaux qui sont inventoriés en fin du volume apportent d'autres informations sur la vie de ces chasseurs qui venaient en Bourgogne du sud, région à la croisée de l'Europe centrale et de l'Europe de l'ouest à la poursuite des chevaux et des rennes.