Creuser au Mésolithique
Digging in the Mesolithic
Actes de la séance de la Société préhistorique française
de Châlons-en-Champagne (29-30 mars 2016)
Textes publiés sous la direction de
Nathalie Achard-Corompt, Emmanuel Ghesquière et Vincent Riquier
Paris, Société préhistorique française, 2017
(Séances de la Société préhistorique française, 12)
www.prehistoire.org
ISSN : 2263-3847 – ISBN : 2-913745-2-913745-73-3
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Longtemps jugées inaptes à creuser des trous dans le sol, les populations mésolithiques ont été explorées au travers du seul prisme de sociétés nomades rythmées par l’évolution de leurs industries lithiques. En France, la mise en évidence de l’occupation mésolithique sur le site du « Parc du Château » à Auneau (Eure-et-Loir) au début des années 1990 par C. Verjux a marqué un véritable renouveau dans la recherche française, en rapprochant le territoire français de ceux des pays nordiques et des îles Britanniques, où cette connaissance était acquise. Elle a proposé une vision renouvelée des sociétés mésolithiques en guidant l’étude des structures en creux. Lentement mais sûrement, à la faveur des opérations d’archéologie préventive, plusieurs régions ont vu ainsi émerger de nouveaux gisements de fosses. D’un type proche de celles d’Auneau et de certains sites fouillés plus anciennement en Île-de-France ou en Picardie, ces fosses s’en distinguent par une quasi-absence de restes matériels ou d’autres vestiges qui trahiraient des aires d’habitat. Malgré ces avancées, dans l’esprit de nombreux archéologues de terrain, et pour de multiples motifs, le Mésolithique demeure une longue période où les populations humaines ont eu un ancrage au sol très limité voire inexistant, la question de structure en creux restant incongrue, pour le moins exceptionnelle.
Introduit par Frédéric Séara, Anne Augereau et Jean-Paul Demoule, ce volume rassemble vingt-deux contributions visant à faire le point sur les découvertes de vestiges en creux mésolithiques, en France comme dans d’autres pays voisins (Pays-Bas, Grande-Bretagne, Allemagne) ou plus lointains (Japon). Par le biais de présentations d’envergure géographique variable, de dimension monographique ou plus synthétique, mais s’appuyant toujours sur un socle d’études pluridisciplinaires, il brosse un panorama le plus complet des types des vestiges connus à ce jour dans l’Ouest de l’Europe. Pour conclure sur une note en contrepoint, l’extraordinaire richesse, en termes de vestiges en creux, de la culture Jômon qui fleurit au Japon durant plusieurs millénaires montre à quoi pourrait ressembler la carte mésolithique de l’Europe.
Long considered incapable of digging holes in the ground, Mesolithic populations have until recently been examined solely through the lens of nomadic societies governed by the evolution of their lithic industries. In France, the discovery by C. Verjux of evidence for Mesolithic occupation at ‘Parc du Chateau’, Auneau (Eure-et-Loir), in the early 1990s marked a veritable turning point in French research, bringing France into line with the Scandinavian countries and the British Isles where such knowledge was already well established. It offered a new vision of Mesolithic societies through the study of pit features. Slowly but surely, particularly through rescue excavations, many regions have revealed hitherto unknown pit complexes. Of a type similar to those found at Auneau and sites previously excavated in Île-de-France and Picardy, these pits are characterized by the virtual absence of material remains or other remains that might indicate areas of habitation. Despite these advances, and for many reasons, many field archaeologists continue to view the Mesolithic as a long period during which human populations had a very limited or non-existent tie to the land, a context in which the existence of pits is seen as incompatible or, at most, a rare occurrence.
Introduced by Frédéric Séara, Anne Augereau and Jean-Paul Demoule, this volume brings together twenty-two contributions that aim to take stock of recent discoveries of Mesolithic pits in France, neighbouring countries (The Netherlands, Great Britain, Germany) and further afield (Japan). Through presentations of various geographical scales, and varying in scope from monographs to syntheses, but always based on multi-disciplinary studies, this publication paints a more complete picture of the types of pits known to date in Western Europe. To conclude on a counterpoint, the extraordinary richness of the pit remains of the Jômon Culture in Japan, which flourished for several millennia, shows what the map of Mesolithic Europe might look like one day.